Partageux rencontre des personnes cabossées par notre société libérale, change leur identité et ne mentionne ni son nom, ni sa ville pour qu'on ne puisse les reconnaître. « Devant la servitude du travail à la chaîne ou la misère des bidonvilles, sans parler de la torture ou de la violence et des camps de concentration, le "c'est ainsi" que l'on peut prononcer avec Hegel devant les montagnes revêt la valeur d'une complicité criminelle. » (Pierre Bourdieu) La suite ici.

jeudi 1 octobre 2015

Connais-tu la Saint-Bidon ?

Connais-tu la Saint-Bidon ? Début octobre c’est l'arrivée dans les magasins des gros bidons de « combustible liquide pour appareils de chauffage mobiles ». Commence la longue période hivernale si difficile pour tous ceux qui vivent sans chauffage. Quand on se gèle vraiment trop, quand le logement est trop humide, on allume un peu ce chauffage de fortune. Combien d’intoxications, d’incendies, de morts ? 

On était resté au dernier chiffre officiel connu — autour de sept millions — et, au doigt mouillé, on disait huit millions. Mais l’Observatoire de la précarité énergétique nous donne un nouveau chiffre officiel. Onze millions et demi de personnes vivent dans la « précarité énergétique » comme on dit en langage techno. Encore ce « nouveau » chiffre, datant de 2006, est-il sans doute à rectifier méchamment à la hausse pour dire la situation d’aujourd’hui. Onze millions et demi ! Cinq-millions-cent-mille ménages. Insistons sur le langage techno et ses variations. 22% des ménages sont « en situation de vulnérabilité énergétique » !  Eh bien c’est sans doute pas assez pour une gauche qui n’en parle pas. Une gôche qui montre un déphasage abyssal face à la situation sociale...

Tiens, un élément biographique personnel à l’attention des ceusses qui pensent que j’ai des préoccupations de bobo. Je suis né dans une maison sans eau courante avec une méchante cheminée qui ne chauffait pas trop. J’ai passé mon enfance avec des engelures. Et les nouvelles engelures sur des engelures anciennes, je connais bien bien bien, et ça fait des crevasses profondes qui font mal mal mal. Comme ça tu connais mes raisons personnelles d'être sensible à la froidure des logements. 

Les temps sont durs pour tout le monde ? « Quand même ! On vient d’augmenter le gaz de 21% en un an, [alors que] le prix sur le marché mondial a été divisé par trois ! Et personne ne dit rien. » C'est François Bayrou, le féroce bolchevik anticapitaliste, qui s'en étonnait voici quelques années. Pas un des ténors de la gôche à qui on tend les micros. Bah, laissons ce détail sans intérêt aux organisations caritatives qui délivrent des bons de chauffage sur demande des assistantes sociales quand les gosses sont trop souvent malades. Un bon de deux cents euros pour l’hiver. Les assos sont très beaucoup sollicitées. Faudra quand même pas trop chauffer. Bah, laissons ce détail sans intérêt aux magasins qui vendent les bidons de vingt litres palliant si mal l'absence d'un vrai chauffage et d’une isolation correcte. Le pauvre se conserve à basse température. 

La gôche, elle, pense à plus important. Elle se préoccupe de deux-trois foulards pas assez laïques recouvrant des chefs féminins. Et écrit des kilomètres sur l’Islam. Et cause à longueur d’année d'une poignée de musulmanes. Et vote les lois Pétain sur l'abominable statut des Juifs, pardon, des Musulmanes. Onze millions et demi de personnes vivant dans le froid qu’est-ce que ça pèse face à quelques foulards ? Chacun ses centres d’intérêt. Ouais. Alors faut pas pleurer devant le taux d’abstention et le résultat des urnes. 
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Photo : L'Humanité. « Oui, la patrie est une baliverne / Un sentiment doublé de lâcheté / Ne deviens pas de la viande à caserne / Jeune conscrit, il vaut mieux déserter. » Le triomphe de l'anarchie par Les 4 Barbus, une chanson de Charles d'Avray.

mardi 29 septembre 2015

On l'a dans le fion. Merci Macron !

Du temps de Mazarin ont fleuri des textes fort divers, pamphlets, récits, bouts rimés et chansons moquant le ministre. À la suite d’une chanson qui a inventé le mot, on a pris l’habitude de les nommer « mazarinades ». 

Un chanteur surnommé le Savoyard exerçait sa coupable industrie sur le Pont Neuf. Dans les chansons dont il écrivait paroles et musique, il brocardait le pouvoir, les riches et les puissants. Son succès prolongé a incité quantité d’autres auteurs à venir eux aussi chanter leurs chansons sur le Pont Neuf. C’est ainsi qu’au XVII et au XVIIIe siècle, jusqu’à la Révolution, des générations d’auteurs se sont succédées. Un « Pont-Neuf » est devenu le synonyme de chanson populaire pas toujours complaisante avec le pouvoir.

Aux XVIII et XIXe siècle, faute de radio et de télévision, on se réunissait pour chanter, boire et rigoler. On appelait cela une goguette. Les participants chantaient bien sûr le répertoire. Comme on n’avait pas encore inventé les blogues, on s’amusait aussi beaucoup à écrire de nouvelles paroles sur des airs connus. Et certains, côté ouvrier, troussaient des vers qui ne manifestaient pas un tendresse excessive à l’égard du pouvoir et des patrons. Sans le savoir tu connais des chansons écrites par des goguettiers. Ça va de Frère Jacques jusqu’à... L’Internationale. Gérard de Nerval et Charles Baudelaire, Jean-Baptiste Clément et Eugène Potier furent des goguetiers.

Dans la veine populaire rigolarde et irrespectueuse de l’ordre établi, de nouveaux goguettiers sévissent maintenant. On est ici dans la veine historique des goguettes qui intéressaient beaucoup des auditeurs professionnels : la police du roi, puis la police de Napoléon III, puis la police de la Troisième République. Qui ont été les meilleurs archivistes des goguettes. Malheureusement pour l’histoire populaire un incendie a détruit les archives de la police et des dizaines de milliers de chansons.

Merci Macron ! par Goguette en trio (à quatre). Le soliste, qui est aussi l’auteur, chante dans une tonalité un peu trop basse pour sa tessiture. Ce qui ne lui facilite pas toujours l’exercice. Et les gars lisent leur texte mais on ne peut en vouloir à des amateurs. Ne boudons pas notre plaisir : cela ne t’empêchera pas de rigoler aux dépens d’un pouvoir dont nous ne moquerons jamais assez les bêtises lamentables avant de le licencier. Spécial dédicace à Des pas perdus, blogueur qui écrit chaque dimanche sur le travail du dimanche.  

jeudi 24 septembre 2015

La sourate du vide

Désapprendre. Déconditionner sa naissance.
Oublier son nom. Être nu.

Dépouiller ses défroques. Dévêtir sa mémoire.
Démodeler ses masques.

Déchirer ses devoirs. Défaire ses certitudes.
Désengranger ses doutes. Désemparer son être.

Débaptiser sa source. Dérouter ses chemins.
Défeuiller ses désirs. Décharner ses passions.

Désacraliser les prophètes. Démonétiser l'avenir.
Déconcerter l'antan. Décourager le Temps.

Déjouer la déraison. Déflorer le délire.
Défroquer le sacré. Dégriser le vertige.

Défigurer Narcisse. Délivrer Galaad.
Découronner Moloch. Détrôner Léviathan.

Démystifier le sang. Désosser le singe.
Déshériter l'ancêtre.

Désencombrez votre âme. Déséchouez vos échecs.
Désenchantez le désespoir. Désenchainez l'espoir.

Délivrez la folie. Désamorcez vos peurs.
Désarrimez vos cœurs. Désespérez la Mort.

Dénaturez l'inné. Désincrustez l'acquis.
Désapprenez-vous. Soyez nu.


« La sourate du vide » est extraite des Sourates de Jacques Lacarrière, écrivain amoureux de la Grèce qui a notamment publié L’été grec, magnifique livre paru naguère dans la collection d’ethnologie Terre humaine.

Cette sourate pour penser aux Grecs dont les souffrances vont continuer encore et encore et encore. Que la Grèce reste sous les feux de l'actualité ou qu’elle passe dans les entrefilets de bas de page. 
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Photo Greek Crisis, le carnet de notes d'un ethnologue en Grèce. Autres temps, autres malheurs, mêmes douleurs. La complainte des ramasseux d'morts, texte de Gaston Couté, musique de Gérard Pierron, chantée par icelui. 

lundi 21 septembre 2015

Du bon usage des arbres

« Il ne s’agit pas de se battre pour le respect des arbres. Il s’agit de se battre pour que tout être humain ait le droit à un accès direct à des arbres parce qu’on voit que ça lui fait du bien. »

Francis Hallé est un botaniste spécialiste de la flore tropicale connu pour l'observation de la canopée amazonienne sur le radeau des cimes. Du bon usage des arbres, un plaidoyer à l’attention des élus et des énarques, éditions Actes Sud, est un petit livre facile à lire que l’on recommande vivement à tous nos zélus. « Pourquoi s’adresser aux élus ? Parce que nous, les citoyens, constatons chez la plupart d’entre eux un déficit monstrueux en matière de compréhension des arbres. […] Beaucoup de professionnels de la politique ne voient dans les arbres des villes que du mobilier urbain, comme un panneau publicitaire ou une borne anti-stationnement  : toutefois ils grandissent avec le temps et n’ont pas la docilité d’un réverbère ou d’un horodateur. D’où la tentation, à laquelle succombent tant de responsables municipaux, de les remplacer par des jardinières perchées sur des poteaux métalliques  en guise de tronc. Cela coûte cher en arrosage mais, au moins, cela ne grandit pas ! » 
  
« Dix commandements pour les arbres.
 
Respect. Les arbres sont des êtres vivants, aussi vivants que vous ou moi. Mieux : ils sont nos protecteurs. Accordez- leur le respect auquel ils ont droit en tant qu’êtres vivants et ne les traitez jamais par le mépris, comme s’ils n’étaient que du mobilier urbain.
 
Anticipation. Avant de planifier un édifice ou un quartier neuf, faites appel à un urbaniste qui saura placer d’abord les espaces verts et les lignes d’arbres : le bâti viendra seulement par la suite.
 
Compétence. Sachez vous entourer des meilleures compétences pour le choix des essences, la plantation, les tailles de formation, l’élagage du bois mort et les diagnostics de sécurité.
 
Prévoyance. Prévoyez, pour chaque arbre planté, un volume suffisant pour sa couronne et ses racines lorsqu’il sera devenu adulte : cela rend les tailles inutiles. N’oubliez jamais qu’un arbre non taillé n’est pas dangereux.
 
Modestie.  Ne plantez jamais de « gros sujets » destinés à faire impression : c’est à la fois une perte de temps et un gaspillage financier. La « frime » et les arbres ne vont pas ensemble.
 
Honnêteté. Ne croyez pas – et ne tentez pas de faire croire – que dix jeunes arbres vont remplacer un grand et vieil arbre abattu : c’est une contrevérité sociale, écologique et financière.
 
Non-violence. Ne taillez ni les branches ni les racines d’un arbre, sauf obligation absolue. Ce n’est pas esthétique et cela rend l’arbre dangereux.
 
Civisme. Soyez intraitables avec les comportements laxistes et inciviques vis-à-vis des arbres en ville : chocs, mutilations, etc. Ils supportent très mal toute forme d’agression.
 
Protection. N’oubliez jamais qu’abattre les arbres le long des axes routiers n’est en aucun cas une réponse adaptée aux problèmes de la sécurité routière.
 
Gratitude. Aimer les arbres, c’est une autre façon d’aimer l’homme. Aimez vos arbres et vous aurez la satisfaction de constater que vos concitoyens vous en témoigneront de la gratitude. »

Essaie plutôt de trouver Du bon usage des arbres dans une bibliothèque que dans une librairie : quatorze euros pour un petit livre de quatre-vingts pages est un prix honteusement prohibitif. 
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Jean-Max Brua, L’ivrogne, le bossu.   

lundi 14 septembre 2015

Radio Partageux/17



























Foin de la laïcité et de ses culs serrés qui ne savent apprécier les bons moments ! Pour clore cet été radiophonique, je te propose une messe tout spécialement dédiée à Lolobobo, le taulier de la radio de l'été des blogueurs.

Bon, il est encore jeune et on lui souhaite longue vie alors, pour une messe de requiem, on va attendre, même si le Requiem de Mozart, celui de Duruflé et celui de Fauré sont des pépites remarquables. 

La grand-messe des grandes occases, les « pompes et circonstances » de nos voisins british, on va aussi laisser de côté : pas sûr que Lolobobo se sente parfaitement à l’aise dans son jean moule-burnes et ses baskets percées aux côtés de sa gracieuse Majesté. 

Une messe de campagne un dimanche matin avec la chorale des mémés de la paroisse de Saint-Machin-en-Bocage ? Ouais, on est assez loin du rock ou du jazz. Pas sûr que ça chaloupe assez au goût du lascar. 

Alors en remerciement de son idée qui nous a agréablement fait passé l’été, je te lui ai sorti de ma réserve personnelle une petite messe solennelle de derrière les fagots. Un nectar en provenance des vignes célestes qui élève l’âme par la plongée dans les caves du Vatican et de ses très nombreuses annexes. Bibituri te salutant ! pouvons-nous lire à l’entrée d'une cave vinicole de Vénétie. Ceux qui vont boire te saluent.

Foin de la laïcité et de ses culs serrés qui voudraient nous priver de sujet de rigolade ! Pourquoi ? Supprimer l’objet du rire serait une bien triste passe. « Sans le latin la messe nous emmerde » chantait Brassens. Et sans messe sa chanson tomberait à plat comme ces histoires d’Alphonse Allais dont nous ne comprenons plus pourquoi elles faisaient tant rigoler ses contemporains.

Petite messe solennelle aimablement vinifiée dans les vignes de Bordeaux, mise en bouteille dans les côtes de Bourgogne et vieillie dans les clos du Beaujolais par Juliette. À ta santé Laurent et à l’année prochaine pour une nouvelle saison enivrante de la radio de l'été des blogueurs !

« Le vin délie les âmes, il entrouvre le ciel
De sa petite messe gourmande et solennelle
Prions Saint Émilion, Saint Estèphe et les autres
Pour une nuit d'amour, voilà de bons apôtres ! »

jeudi 10 septembre 2015

La chanson chez Partageux

Quand j’étais gosse les radios programmaient tout de même plus volontiers qu’aujourd’hui des chansons hors du secteur commercial. C’est ainsi que j’ai connu le Point de vue de Jean Arnulf. À la modeste mesure de ce blogue, je signale l’existence de ces sentiers peu fréquentés, invitation à explorer plus avant ceux qui te conviennent. 

Cette liste des chansons montre des trous à combler au fil du temps et des arrivées sur Youtube. Mais pour un soucieux d'objectivité il subsistera toujours des trous béants chez Partageux : la vague « guitare et slogan » de naguère m’emmerdait autant que la marée auto-analyse et auto-dérision d’aujourd’hui. 

En bas de page Chanson pour les vignes d’Antoine Tomé avec des arrangements ensoleillés pour la radio de l’été des blogueurs.

Les 4 barbus, Le parti d’en rire 
Les 4 barbus, L’alcool 
Graeme AllwrightLa femme du mineur de fond 
Fred Alpi, L’heure bleue 
Dick AnnegarnPire 
Annkrist, Rue Mauve 
Annkrist, La beauté du jour 
Wladimir Anselme, La palmeraie 
Keny ArkanaLa rage 
Jean ArnulfPoint de vue 
Louis Arti, Lothringen 
Claude AstierLe bal du malheur  

Julos Beaucarne, Les loups ont de têtes de mouton 
François Béranger, Manifeste 
François Béranger, Paris-Lumière en concert 
François Béranger, En avant !
François Béranger, Paris-Lumière
François Béranger, Vous n’aurez pas ma fleur 
Laurent Berger, J’aurais voulu te suivre 
Jean-Luc Bernin (Bifidus actif)Travailler plus 
Jacques Bertin, Ambassade du Chili 
Francis Blanche, L’alcool 
Jérémie BossoneJamais rester 
Jérémie Bossone, Décomplexe 
Michel BoutetPutain de maréchal 
Georges BrassensLa mauvaise réputation 
Jean-Max Brua, Deux cents mètres 
Jean-Max Brua, L’homme de Brive 

Louis CapartMarie-Jeanne-Gabrielle 
Jean-Pierre CastelainJe donnerai ma voix 
Jean-Roger Caussimon, Les cœurs purs 
Jean-Roger Caussimon, Le jour viendra 
Jean-Roger Caussimon, Du gauchisme à la mode 
Jean-Roger Caussimon, Comme à Ostende 
Chanson plus bifluorée, Quand un soldat 
Le Cirque des miragesLe fonctionnaire  
Le Cirque des mirages, Le ticket 
Bernat Combi, Poma de terra 
Bernat Combi, Les signes 
Michel Corringe, Les Saintes-Marie 
Michel Corringe, Les paumés 
Matthieu Côte, Aucun ne viendra nous saigner 
Gaston CoutéLa Marseillaise 
Gaston Couté, La complainte des terre-neuvas  
Charlélie CoutureLa Ballade de Serge K 
Thibaud Couturier, Francky 
Thibaud Couturier, Un matin 

Pierre DacLa complainte des nazis   
DaranGens du voyage 
Jacques Debronckart, J’suis heureux 
Romain Didier, SDF   
Romain Didier, Pétasse Blues 
Marlene Dietrich, Où vont les fleurs 
Bernard Dimey, L’aventure 

Gilles Elbaz, Les 7 soldats 
Entre deux caisses, Les bêtes à cornes 
Entre deux caisses, Madrigal (Je pète au lit)  
Leny EscuderoLe cancre 
Leny Escudero, Le poing et la rose 
Ewen, Delahaye et Favennec, Le soldat d’Algérie 
Ewen, Delahaye et Favennec, Kerviel Blues 

Jean Ferrat, Nuit et Brouillard 
Jean Ferrat, Les derniers Tsigane
Léo Ferré, Comme à Ostende 
Joe Flood, The Bad Reputation   
Des fourmis dans les mainsLe bateau 
Les frères Jacques, La queue du chat 
Philippe Forcioli, Vincent Van Gogh 

Jean-Jacques GoldmannLà-bas 
Dominique GrangeDégage ! 

Bernard HaillantÇa fait grincer des dents 
Bernard Haillant, Dick le Mélanésien 
Hamon-Martin Quintet, On ne veut pas de votre enfer 
Daniel HélinLes trois petits mots 

JeHaN, L’Aventure 
JofroiFrontières 
Jehan Jonas, Flic de Paris 
Bernard JoyetVerdun 
Bernard Joyet, Ma bible 
Jules et JoLe pouvoir aux roux 
Karim KacelBanlieue 

Xavier Lacouture, Mal à la terre 
Xavier Lacouture, Je fais de la chanson française 
Xavier Lacouture, Le bonheur combien ça coûte ? 
Gilbert LafailleHomme en boubou femme en sari 
Manu Lann Huel, An Traez 
Manu Lann Huel, Enez Molenez 
Loïc Lantoine, Je cours 
Loïc Lantoine, Mon côté punk 
Loïc Lantoine, Tout est calme 
Loïc Lantoine, Je ferme 
Daniel LavoieIls s’aiment 
Jean-Marc Le BihanÇa fait grincer des dents 
Francis Lemarque, Le temps du muguet 
Francis LemarqueOù vont les fleurs 
Francis LemarqueÀ Paris 
Francis LemarqueQuand un soldat 

Maxime Le Forestier, Comme un arbre dans la ville 
Allain Leprest, SDF 
Allain Leprest Les bêtes à cornes 
Luis Llach, L’estaca (Le pieu) 
Emmanuel LoodsCucul 

Colette MagnyRépression 
Mama Béa, Les pissenlits 
Mama Béa, La folle 
Pascal Mathieu, Bill et Monica 
Jan dau Melhau, L’Eschantit, Vergonha 
Nathalie Miravette, Cucul 
Yves Montand, À Paris 
Mont-Jòia, Àqui (Salabrun)  
Gérard MorelLady Tachychardie 
Gérard Morel, Les goûts d’Olga 
Georges Moustaki, Il y avait un jardin 
Georges Moustaki, Les marchands 
MDR Mouvement des Rmistes, Là-bas 

Claude NougaroParis mai   
Tom NovembreMais elle restait chez elle (Elle disait) 
Marc OgeretLa chanson de Craonne 
Les Ours du Scorff, En levant les pattes 

Gérard PierronLa Marseillaise 
Gérard Pierron, La complainte des terre-neuvas  
Maxime PiolotJe donnerai ma voix 

Stephan ReggianiL’idiot 
Catherine Ribeiro + AlpesÂme debout 
Catherine Ribeiro + Alpes, Paix 
Pascal Rinaldi, Il faut qu’on se touche 
Marc Robine, Le pieu (l’Estaca) 
Thierry Romanens, L’avenir des oiseaux 
Luc RomannChronique Tsigane 
Mathieu RosazLes vagues 
Gilles Roucaute, J’ai voté Front National 
Marion RouxinBallade pour un non 
La Rue Kétanou, SDF 

Sanseverino, SDF   
Claude SemalMadrigal (Je pète au lit) 
Jeanne-Marie SensJe donnerai ma voix 
Gilles ServatMadame la colline 
Hervé Suhubiette, La bicyclette 
Hervé Suhubiette, Le charme 
Anne SylvestreÇa ne se voit pas du tout  

Michel TonnerreC’est la mer 
Béa Tristan, Déclaration de guerre 
Antoine Tomé, Chanson pour les vignes

Serge Utgé-Royo, Juillet 1936 
Jean VascaVivre en flèche 
Gilles VigneaultGens du pays 
Patrick VivaresTransports en commun 
Élisabeth Wiener, Keum ripou 
Jacques Yvart, Ohé, ohé du bateau ! 

lundi 7 septembre 2015

Radio Partageux/15

Chez les blogueurs une tendance qui s'accentue est de virer la liste de blogues et sites que tu trouves à côté des bafouilles. Pourquoi cette disparition ? Est-ce la partition à l’infini des opinions où l’on n’accepte plus la moindre divergence de vue ? Le découragement qui nous saisit tous peu ou prou ? Autre chose ? Je ne sais.

Je peste parfois souvent très souvent en lisant Gérard Filoche. Et pourtant, malgré ces désaccords, je ne songe pas à le virer de ma blogroll : ses connaissances juridiques et son ancienne vie professionnelle d'inspecteur du travail m’intéressent. Je suis toujours curieux de lire ses arguments. Même si je ne voterai plus jamais pour le parti fauxcialiste que Gérard ne quitte pas malgré les conseils de ses commentateurs.

Sur le blogue Partageux, depuis que je maîtrise le bidule, je ne cesse d’ajouter des blogues et sites avec affichage automatique de la dernière parution. Un partage de ce qui m’intéresse avec ma belle lectrice et mon preux lecteur. La radio de l’été des blogueurs qui a suscité cette série m’a permis de découvrir des plumes inconnues. Des gens sympas qui mettent en lien sur touitteur mes bafouilles musico-politiques ? Des gens hospitaliers qui ajoutent Partageux à leur liste de blogues ? Ou des mauvais écoliers qui n’ont pas appris leur leçon sur la concurrence libre et non faussée ? Sourire. Ça fait toujours du bien de voir qu'on est nombreux à se croire seuls.

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Depuis le départ en retraite d’André Verchuren j’étais inconsolable. Et puis hosanna ! hourra ! alleluia ! j’ai découvert Kimmo Pohjonen, citoyen finlandais, dont les excentricités vestimentaires et capillaires rappellent la chère Yvette Horner. 

Kimmo Pohjonen a trafiqué son accordéon, lui a greffé toute une quincaillerie électronique et, pour faire comme les guitaristes, a mis devant lui une chiée de pédales qu’il écrase de ses gros godillots tout en huchant dans son micro comme les rockers. 

Pour te proposer un morceau j’ai regardé une tapée de vidéos qui lissent ou caricaturent un peu, même si ce n’est pas le compositeur du siècle, un personnage étonnant à voir sur scène. Et puis — je devance son commentaire — mon copain Des pas perdus va dire que ça change du musette. 

vendredi 4 septembre 2015

Aider à fuir l'extermination



« La Shoa et […] la fuite, par millions, des réfugiés de Syrie, d’Irak et d’Erythrée. Sans rapport parce que Latifa, Ali et Ahmed ne sont pas massacrés avec la même efficacité industrielle que le furent Samuel, Nathan et Rachel ? Sans rapport pourquoi ? Devrait-on croire que ceux-là courent le risque de se noyer dans la Méditerranée, de mourir étouffés dans un camion, de crever de soif sur une route grecque, parce qu’Ali, Latifa et Ahmed sont des touristes ou trivialement à la recherche d’un emploi en Angleterre ?

Non, eux aussi fuient l’extermination : ils prennent le risque de mourir noyés parce qu’ils savent que l’alternative c’est d’être gazé, mitraillé, bombardé, affamé. Ce n’est pas la Shoah. Ou n’est-ce pas encore la Shoah ? Comment, d’ici quelques années, nommera-t-on cette marée humaine qui déferle vers l’Europe ? Comment justifiera-t-on dans nos livres d’histoire et nos lamentations officielles cet exode que les Européens, les peuples et leurs gouvernements, tentent de réduire à une « crise » technique qui exigerait seulement quelques ajustements légaux dans la définition du statut de réfugié ? »

C’est un texte excellent dont je te recommande très vivement la lecture complète. Son auteur, Guy Sorman, est un théoricien libéral pur jus avec qui je n’ai aucune affinité. Et il n’en a sans doute  aucune pour un partageux comme moi. Eh bien les réfugiés sont un sujet où nous sommes tout prêts à faire front commun. 

Bon, assez de paroles, passons à l’action. Ouvrir une porte peut éviter la mort d’une personne.
Cette palissade photographiée à Calais ne résiste pas à une modeste pince coupe-boulon. Clac ! Tu pinces un fil après l’autre et tu découpes vite fait une jolie porte dans ce treillis soudé.

Le coupe-boulon est en vente libre dans toutes les quincailleries et magasins de bricolage. Inutile de prendre un modèle king size avec des bras d’un mètre et plus que l’on réservera à des sections de fers bien supérieures à ces ridicules barrières. Un petit modèle d'une cinquantaine centimètres de longueur fera merveille et se nichera avec discrétion dans un vêtement un peu ample. On fera l’acquisition d’un coupe-boulon de qualité (50 à 80 euros). Les bas de gamme à une dizaine d’euros ne sont en effet aptes qu’à couper le nougat et tombent en morceaux à la première utilisation. Va lire un forum de bricolage — mot-clé : coupe-boulon — si tu n’es pas convaincu.

On fera son apprentissage chez soi, sur un chariot de supermarché ou dans un coin tranquille. Une seule astuce à connaître. Il faut ouvrir au plus grand le coupe-boulon et bien engager le fil ou le fer à couper tout au fond de la mâchoire. Et puis on resserre les bras de l’outil. Et clac ! Le débutant commet souvent une lourde erreur. Il ouvre un peu la mâchoire, juste le nécessaire pour pouvoir y engager le fer à couper, et cela demande trèèès beaucoup plus de force pour couper. Si toutefois il parvient même à couper. Nous aurons ainsi révisé une leçon de physique sur le principe du levier… Si le débutant ne comprenait pas ce mode d’emploi, il demandera un petit cours au quincailler : en moins d’une minute, il apprendra comment procéder.

Encore un truc à savoir : quand le coupe-boulon est fermé, les deux mâchoires ne doivent pas se toucher, il doit rester un intervalle d’un bon millimètre. La chose se règle au moyen de vis. N’hésite pas à demander à ton quincailler de te montrer comment procéder à ce réglage même si le coupe-boulon est généralement vendu prêt à l’emploi. 

La loi n’interdit pas de diffuser largement les fiches bricolage de tonton Partageux.

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Pour Radio Partageux Ja Funmi une chanson de King Sunny Ade, Nigéria, pays où ça fait bien longtemps (guerre du Biafra en 1969) qu’il est plus facile de mourir que de vivre.

mercredi 2 septembre 2015

Cantus in memoriam rue Myrha

Nuit du 1er au 2 septembre 2015. Rue Myrha, Paris. Incendie d’un immeuble d’habitation. Cet incendie serait d’origine criminelle. TGB, blogueur de la Rue Affre, habite en face et publie un billet à ce sujet

Huit morts. Des blessés.

À leur mémoire, à tous ceux à qui ils vont manquer, Cantus in memoriam Benjamin Britten, une petite pièce d’Arvo Pärt, compositeur estonien. Benjamin Britten, compositeur britannique, a notamment écrit le War Requiem, requiem de guerre