Partageux rencontre des personnes cabossées par notre société libérale, change leur identité et ne mentionne ni son nom, ni sa ville pour qu'on ne puisse les reconnaître. « Devant la servitude du travail à la chaîne ou la misère des bidonvilles, sans parler de la torture ou de la violence et des camps de concentration, le "c'est ainsi" que l'on peut prononcer avec Hegel devant les montagnes revêt la valeur d'une complicité criminelle. » (Pierre Bourdieu) La suite ici.

dimanche 26 octobre 2014

Des morts sans importance

Nous avons été nombreux à rire du tralala Total Margerie roi du pétrole. Le respect se perd ? Mmmh. Y’a des antécédents anciens... Quand j’étais petitounet les gosses catholiques chantaient à tue-tête une parodie de litanies pour les morts. « Il est mort comme il a vécu / Prier pour lui c’est du temps perdu ! » Et un libre-penseur ne manquait jamais de rappeler le doigt levé et l'œil narquois que Baudelaire avait écrit un poème intitulé « Une charogne ». Les gosses protestants avaient un psaume de leur cru qui ne manifestait guère de tendresse pour les puissants de ce bas-monde. Les propriétaires de châteaux — not’ maître qui possède la ferme qu’on cultive — de ma campagne ont eu droit à ces hommages alternatifs au temps du Général.

Samedi 25 octobre 2014 manifestation contre le barrage de Sivens au Testet dans le Tarn. Pourquoi qu’on pleurerait un roi mort alors que Rémi est mort dans la nuit à proximité des barrages militaires ? La mort de Rémi était facile à éviter. Je ne viens jamais accompagné de soldatesque même quand je discute avec un partisan de la suppression du salaire minimum et autres « rigidités »… Le préfet va-t-il nous dire avec des trémolos dans la voix que « Rémi était un ami » ?

Pourquoi qu’on pleurerait un roi mort — dans un avion privé qui ne transportait que lui — alors que pas un personnage important n’a parlé de la mort de mon voisin dans une machine à écorcer le bois d’une scierie ? Sympa, le gars, on se connaissait à peine qu’il m’avait déjà donné des greffons de prunier reine-claude. 

Pourquoi le premier ministre n’a pas eu un mot, mais pas un seul mot, pour les trois morts qui étaient dans l’avion de Margerie ? Parce que, eux, ils étaient au travail. C’étaient des domestiques au service de Monsieur. Comme mon voisin. Bien que professionnels qualifiés. Comme mon voisin. La valetaille, t’as bien compris, le « socialiste », il s’en branle. Alors ses leçons de respect et de bienséance, le Valls, il peut se les remettre dans le trou du cul. Avec un bouchon anal (a plug) de la taille qui lui conviendra.
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Les 4 Barbus chantent Le parti d’en rire de Pierre Dac et Francis Blanche sur une musique de Maurice Ravel.

1 commentaire:

  1. J'ai lu hier les commentaires du journal "de gauche" Libération, et j'ai découvert que finalement, Rémi n'était qu'un terroriste, un drogué, il avait bu, et que sa mort devrait servir de leçon à tous ces écolos qui "commencent à bien faire".

    D'après un témoin, Rémi, qui avait 21 ans et pas "une trentaine d'années", est tombé au cours d'une "échauffourée" (terme de journaliste) entre les militants et les "gardiens de la paix".

    Les flics l'auraient emmené vers 22 h, et "retrouvé" quelques heures plus tard...

    On devrait effectivement proposer à Valls un nouveau nom pour le parti "socialiste" : "le parti d'en rire" me paraît parfaitement approprié.


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