Partageux rencontre des personnes cabossées par notre société libérale, change leur identité et ne mentionne ni son nom, ni sa ville pour qu'on ne puisse les reconnaître. « Devant la servitude du travail à la chaîne ou la misère des bidonvilles, sans parler de la torture ou de la violence et des camps de concentration, le "c'est ainsi" que l'on peut prononcer avec Hegel devant les montagnes revêt la valeur d'une complicité criminelle. » (Pierre Bourdieu) La suite ici.

jeudi 14 août 2014

Propulseur de soleil Huun Huur Tu

Histoire de passer un moment dépaysant en cette période estivale et vacancière voici un voyage musical à dos de cheval.

Huun Huur Tu (Propulseur de soleil) est un groupe de Tuva, une petite république autonome de la Fédération de Russie perdue au nord de la Mongolie. 

À 6.25 débute un solo vocal qui résume le chant diphonique. Si tu ne connais pas, tu vas être un poil surpris par cette capacité humaine à chanter deux voire trois notes à la fois. On utilise parfois aussi la locution chant de gorge pour désigner cette technique vocale où l'on utilise le souffle pour faire vibrer les cordes vocales dans l'arrière-gorge tandis que l'on chante comme tout un chacun. Ou presque. 

À 10.10 un rythme et des sons en ode au cheval, ce compagnon qui inspire si souvent tant les chansons que la musique de Tuva. Le cheval, du pas au grand galop, est à l’origine de bien des rythmes. 

À 20.50 le soleil coule sur la steppe. Paisible. Le gars — paix à ces cendres — qui m’a fait découvrir le chant diphonique se passionnait pour l'occitan, ses traditions orales, sa culture paysanne, ses musiques et danses. Enfin bref, selon les incultes, un communautariste obtus qui ne sort jamais de son canton… Il m’a aussi fait découvrir la musique de Porto Rico, la chanson cubaine de la première moitié du XXe, la musique et la danse zoulou du temps où on pensait que l’apartheid serait éternel en Afrique du Sud. C’est aussi lui qui m’a fait découvrir le kantélé et les musiques modales de Finlande et de Carélie, ce qui m’a donné ensuite l’excellente idée de me plonger dans la littérature de là-bas. Un communautariste, te dis-je.

À 48.15 une chanson qui commence par un duo de guimbardes avec ensuite guimbarde et chant diphonique s’interpénétrant dans une osmose qui laisse sur le cul.

De 56.10 à 1.04.10 une chanson lente avec un duo de vièles à archet qui prend aux tripes. Si tu n’entends pas le soleil, la steppe, le vent, les grands espaces… je ne peux rien pour toi.

Suit une chanson émaillée de chants d’oiseaux sortis des flûtes mais bien sûr aussi des voix.

Le chant diphonique est une spécialité régionale, on le retrouve dans un coin de la Mongolie voisine et sur le massif de l'Altaï, mais bon, Huun Huur Tu c'est tout de même dans le gratin de cette technique vocale. 

Ça va te changer du registre chanson francophone que je te propose d’habitude.

6 commentaires:

  1. Pour changer, ça change ! Je n'ai pas (encore) tout regardé mais les 20 premières minutes sont ...dépaysantes !
    Mais dis-moi, ce sont des barbares, ces gens-là, non ?
    :-)
    Merci de la découverte.J'y reviendrai.

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  2. Des barbares en effet : ils ne causent même pas français ! ;o)

    Heureux de t'avoir fait découvrir ce bijou musical.

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  3. Qu'attend donc Hollande pour leur apporter la civilisation ?

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  4. Extraordinaire ! Le chant diphonique, c'est vraiment impressionnant ! Merci pour cette découverte.

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  5. cette musique sans micro le soir , dans l'immensité de la steppe, avec les moutons et les chevaux dans l'enclos .....
    Ça réconcilie avec l'espèce humaine..

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    1. Et lire un tel commentaire : ça réconcilie avec l'espèce humaine. Que cet été vous soit beau !

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Vas-y pour tes bisous partageux sur le museau !