Partageux rencontre des personnes cabossées par notre société libérale, change leur identité et ne mentionne ni son nom, ni sa ville pour qu'on ne puisse les reconnaître. « Devant la servitude du travail à la chaîne ou la misère des bidonvilles, sans parler de la torture ou de la violence et des camps de concentration, le "c'est ainsi" que l'on peut prononcer avec Hegel devant les montagnes revêt la valeur d'une complicité criminelle. » (Pierre Bourdieu) La suite ici.

mardi 23 septembre 2014

« L’écologie, ça commence à bien faire ! »

Je me souviens des brassées de fritillaires pintaques rapportées à la maison. De ma voisine adolescente qui chassait les papillons par douzaines.  De son frère qui dénichait les oiseaux à cadence d’usine. Fabrice Nicolino, lui, au même âge, se souvient de ses cent-quatre grenouilles pêchées en un après-midi.


De temps à autre j’ai le sentiment d’être un vieillard chenu né en un temps préhistorique où les sauterelles fuyaient par dizaines devant chacun de nos pas, où l’on trouvait des mers de fritillaires et de colchiques dans les prairies humides, où les moissons étaient une fête des couleurs de nielles, bleuets, coquelicots et autres messicoles. 

Voici pas si longtemps je te racontais l’unique abeille neurasthénique butinant mon jardin qui m’a fichu le bourdon. Aujourd’hui on se sent un peu gênés de nos anciens exploits de gosses. Et, devant le désert, on se demande bien comment les gosses actuels pourraient faire de même. 

Fabrice Nicolino (son site) vient de publier « Un empoisonnement universel (Comment les produits chimiques ont envahi la planète) » aux Éditions Les liens qui libèrent. Tu vas comprendre comment ont disparu fritillaires, papillons et oiseaux. Mais tu liras que l’invasion de la chimie a aussi d’autres menues conséquences.

« Des centaines de millions d’humains sont allergiques, des centaines de millions obèses, des centaines de millions diabétiques ; l’incidence du cancer a augmenté de 110 % en France en trente ans, notre pays va gaiement vers les deux millions de cas d’Alzheimer, la fibromyalgie frappe toujours plus, et rien. Rien. Mon livre ne prétend évidemment pas que tout viendrait de l’exposition à des molécules toxiques. Ce serait ridicule. Mais il serait bien plus stupide d’ignorer la marée montante d’études qui pointent des liens très puissants entre ces explosions épidémiques — car il s’agit d’épidémies, foudroyantes — et la dispersion de millions d’assemblages chimiques différents, dont on ne sait rien, ou presque. »

Pour te mettre en appétit, tu peux lire l’excellent site Basta ! qui consacre un entretien à Fabrice Nicolino et, pour une fois, c’est pas si souvent qu’on le recommande, tu peux aussi lire L’Express
———

Mont-Jòia, superbe groupe provençal, a naguère enregistré quelques magnifiques disques dont Salabrun. Aquí est lo païs où l’on trouve las bordilhas (ordures)...

3 commentaires:

  1. Intéressante lecture qui renvoie à une autre, bientôt disponible....��
    C'est le marais poitevin, non?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui, c'est le (peu qui reste du) marais poitevin. Le plus clair a été transformé en champ de maïs lunaire. Faut être rentable. Un copine qui habite dans le secteur me raconte que les maïsiculteurs font faillite. Elle connaît une ferme restée à l'abandon plusieurs années à la suite d'une faillite. Faute de rentabilité.

      Supprimer
  2. Système absurde d'une agriculture non paysanne. Avec les usines à vaches, la poluttion des nappes phréatiques va s'accélérer comme en Bretagne avec l'élevage intensif de porcs..

    RépondreSupprimer

Vas-y pour tes bisous partageux sur le museau !