Partageux rencontre des personnes cabossées par notre société libérale, change leur identité et ne mentionne ni son nom, ni sa ville pour qu'on ne puisse les reconnaître. « Devant la servitude du travail à la chaîne ou la misère des bidonvilles, sans parler de la torture ou de la violence et des camps de concentration, le "c'est ainsi" que l'on peut prononcer avec Hegel devant les montagnes revêt la valeur d'une complicité criminelle. » (Pierre Bourdieu) La suite ici.

dimanche 3 août 2014

Être pour tous les cons un objet de scandale


La chanson du lundi, c’est L’aventure, un texte de Bernard Dimey mis en musique et interprété par JeHaN dont on trouvera le site icitte« Mon aventure à moi, c'est ce que j'ai voulu / Être pour tous les cons un objet de scandale ». Et la photo, dis papa, c'est quoi ? Une autre aventure. Une branche pourrissante qui héberge mousses, lichens et champignons. Si tu regardes bien bien bien tu verras peut-être un lutin en quête du Graal chevaucher un millepattes chaussé de baskets fluo...



Je cache l'aventure à l'intérieur de moi
J'ai fait trois fois le tour de la rue des Abbesses
A l'heure du whisky, à l'heure de la messe
On peut toujours trouver beaucoup plus grand que soi
L'aventure, la voilà... à portée de la main
Garde ton coeur à gauche et tes deux pieds sur terre
Et tu verras d'un coup s'effacer les frontières
L'aventure est chez toi mais tu n'en savais rien

Il suffit de partir sur des souliers trop grands
De marcher sur les eaux, des ailes autour des tempes
De boire des images et de mordre les vents
De chercher dans le noir des gueules de sa trempe
Il suffit d'être seul et de tenir debout
Au milieu de tous ceux qui gueulent et qui vacillent
Va ton chemin tout droit, l'aventure est au bout
Et tu verras que l'or n'est jamais ce qui brille

Fais le tour de la Terre avec dix francs sur toi
Va-t'en planter des choux au cœur de la savane
Fabrique des légendes avec tes gueules de bois
Va-t'en faire un tabac un soir à La Havane
Et puis reviens chez toi avec des rides en plus
La gueule boucanée comme sur les images
Jette ton sac à dos et viens poser ton cul
On se partagera le rouge et le fromage

Il m'arrive parfois, rien qu'à te regarder, 
De franchir d'un seul coup la muraille de Chine
Sauter trois océans sans quitter mon quartier
Ce que je ne vois pas d'ailleurs je le devine
L'aventure se réveille à l'odeur de ta peau
Au milieu de ton lit, je trouve des navires
Le vent dans tes cheveux fait claquer les drapeaux
Et quand l'amour fleurit... je n'ai plus rien à dire

Voir courir devant soi les bisons de Lascaux
Sur un papier de riz, écrire la carmagnole
Boire de la mirabelle dans les bars de Frisco
Le soir à Varsovie, danser la farandole
Voir enfin de ses yeux ce qu'on n'a jamais vu
A trois heures du matin, voir des anges à Pigalle
Mon aventure à moi, c'est ce que j'ai voulu
Etre pour tous les cons un objet de scandale

Un soir en descendant la rue du Mont-Cenis
J'avais peut-être un peu forcé sur la bouteille
J'ai vu trois caravelles cingler pour Tahiti
Depuis, cette rue-là pour moi n'est plus pareille
J'y vais boire l'apéro avec des conquistadors
Dont aucun n'a jamais découvert l'Amérique
On mélange à plaisir les vivants et les morts
Et quand on s'est tout dit... il reste la musique

7 commentaires:

  1. Merci Partageux
    C'est toujours un plaisir de vous lire ♥

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  2. C'est tellement bien dit!
    J'adore, vu ce que j'ai subi sur le net, cela explique bien la chose ;)

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  3. Merci Partageux
    C'est toujours un plaisir de vous lire ♥

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  4. Réponses
    1. Dans une vie antérieure j'ai fréquenté des "fous de chanson" de la parisienne région. Ce sont eux qui m'ont branché sur JeHaN... d'à côté de chez moi. Voilà douze ans que j'ai conservé son adresse. ;o)

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  5. Il y a une plaque à Pigalle qui rappelle qu'il vécut là, mais las...

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  6. Magnifique texte que je ne connaissais pas ! Merci !

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Vas-y pour tes bisous partageux sur le museau !