Partageux rencontre des personnes cabossées par notre société libérale, change leur identité et ne mentionne ni son nom, ni sa ville pour qu'on ne puisse les reconnaître. « Devant la servitude du travail à la chaîne ou la misère des bidonvilles, sans parler de la torture ou de la violence et des camps de concentration, le "c'est ainsi" que l'on peut prononcer avec Hegel devant les montagnes revêt la valeur d'une complicité criminelle. » (Pierre Bourdieu) La suite ici.

samedi 17 octobre 2015

Où dorment les enfants

Tu peux regarder toutes les photos même si tu as de la misère avec la langue de Mickey.
Les versions en arabe ou en suédois te seront sans doute d’un piètre secours.
Mais tu comprendras au moins le prénom et l’âge du gosse. 
Et l’endroit où il dort loin de son lit et de ses doudous.
C’est un article d’un journal suédois appelant à aider le HCR, Haut Comité aux Réfugiés, dont tu trouveras ici la version en anglais avec ces photos et d'autres en grand format« Son lit manque à l'un. À l'autre manque sa poupée avec des yeux noirs. Un troisième rêve qu'il est de retour dans un temps où son oreiller n'était pas un ennemi. »
François Béranger, Chanson bleue.
Est-ce qu'on peut sans déchoir
Faire une chanson d'une histoire
À rendre fou ?
Faut-il chanter ou taire ?
Faut-il s'en foutre ou crier
Avec les loups ?

Ça se passe près de Paris
Dans un lieu construit
Avec des bidons
Des tôles, des cageots
Des vieux matériaux

Le froid arrive un soir
Sans s'annoncer, sans frapper
Sans fracasser
Dans la maison d’Omar
Vous savez bien, un d’ ces noms
À s' coucher tard

Déjà, les enfants
Sont rangés sagement
Sur un vieux matelas
On ne voit plus d'eux
Que des cheveux

Le froid salement dans le noir
Au fil des heures laisse choir
Son manteau
Son bleu manteau si doux
Sur les enfants
Qu'on retrouve le matin
Bleus, tout bleus, si bleus
Qu'on dirait qu'ils sont bleus
Comme la mort
Bleus, tout bleus, si bleus
Qu'ils en sont morts

Est-ce qu'on peut sans déchoir
Faire une chanson d'une histoire
A rendre fou ?

5 commentaires:

  1. Encore une fois tu frappes au cœur...de l'inhumain, à hurler sur la férocité, la lâcheté des bien-pensants, des cagots et des nantis...

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  2. " la lâcheté des bien-pensants, des cagots et des nantis..." , n'est-ce pas plutôt de notre lâcheté à tous qu'il s'agit ?

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  3. Bah, on peut débattre, argumenter, chercher qui est responsable ou qui est plus plus responsable que. On peut même s'engueuler. Mais on doit d'abord mettre les enfants à l'abri. Mettre les humains à l'abri. Avant de se poser la moindre question. D'abord mettre à l'abri.

    Il gèle à pierre fendre. Je croise un gars qui va passer la nuit dehors. Je lui ouvre la porte du local d'une association caritative dont j'ai les clés. Un local parfaitement inadapté mais où il fait dix-douze degrés. Ce n'est qu'après que j'ai téléphoné au président de l'asso en lui disant : j'ai mis X dans le local parce qu'il allait passer la nuit dehors. J'aurais du vous téléphoner d'abord mais je n'avais pas votre numéro sur moi et j'ai paré au plus pressé. Réponse du président : vous avez bien fait.

    D'abord mettre à l'abri.

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Vas-y pour tes bisous partageux sur le museau !