Partageux rencontre des personnes cabossées par notre société libérale, change leur identité et ne mentionne ni son nom, ni sa ville pour qu'on ne puisse les reconnaître. « Devant la servitude du travail à la chaîne ou la misère des bidonvilles, sans parler de la torture ou de la violence et des camps de concentration, le "c'est ainsi" que l'on peut prononcer avec Hegel devant les montagnes revêt la valeur d'une complicité criminelle. » (Pierre Bourdieu) La suite ici.

jeudi 6 août 2015

Radio Partageux/8

Tigri Psarantonis, c’est une gueule que si tu le croises au détour d’un sentier de chèvre sur une île grecque, tu vas te dire que hier soir t’aurais pas du forcer comme ça sur l’ouzo pour rencontrer ainsi Zeus descendu de l'Olympe afin de remettre de l’ordre dans une Grèce ravagée par les hordes barbares d’hommes en noir à cravate et mallette séjournant au Hilton aux frais des pauvres Grecs. 

Tigri Psarantonis, c’est une voix d’un rauque peu commun. Tu te dis qu’il se passe chaque jour les cordes vocales au papier de verre très gros grain pour chanter comme ça et tu ne l’imagines pas conter fleurette à quelque jouvencelle avec une voix pareille. Alors qu’il a des chansons d’amour plein sa besace. Les Belges ont Frédéric François, les Suisses ont Patrick Juvet, les Français ont C. Jérôme. Eh bien les Grecs, eux, ont Tigri Psarantonis.

Tigri Psarantonis, je viens de repérer un disque de lui dans le bac du disquaire quand un copain entre dans la boutique. Le copain c’est un occitan pur et dur incollable sur la langue d’oc, les contes populaires en oc, la fin’amor des troubadours, l’architecture des églises du sud, la bourrée, la chabrette, les guerres et les grèves, enfin bref tout ce qui compose dix siècles d’histoire occitane. Je me dis que je vais lui faire découvrir un objet musical non identifié dans son panthéon personnel occitano-centré replié sentant le renfermé communautariste. Ben, j’ai tord. Quand je lui montre le disque, le gars rigolard se met derechef à imiter Psarantonis avec tout le rauque de ses fins de couplets.

Tigri Psarantonis, c’est le choix du jour pour la radio de l’été des blogueurs. Et tu as de la veine : y'a le texte de la chanson en sous-titres.

8 commentaires:

  1. Salut Partageux ! Ne te serais-tu pas trompé de vidéo ? La voix de Tigri ressemble à ça, ce qui est en effet assez atypique.

    Salutations camarade, sur le front des luttes.

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    1. ;o) Deux vidéos différentes pour une même chanson. Va donc tenter de brider la créativité !

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  2. toujours de bonnes découvertes. Et de la musique … j'ai oublié… tonale ?

    j'avais été sur le site que tu m'avais conseillé, mais je n'ai absolument rien retenu en matière de nom !
    moi j'aime sa gueule, je le trouve beau… et tu dis que c'est une chanson d'amour ? faut donc te croire sur parole, car le grec non capisco.

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    1. Musique modale. ;o)

      Il n'y a pas que des chansons d'amour mais il ne s'interdit pas le genre. J'ai blagué en le comparant aux bellâtres de la variétoche. On est dans un registre que l'on nomme en français chanson poétique.

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  3. Les sous-titres, c'est pour les initiés. Moi, ça me va, mais tout le monde ne lit pas l'hébreu dans le texte : - )))

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    1. Tiens, y'a de l'écho à mon humour. ;o) Passe un excellent été, mon garçon.

      "Mon garçon"... Je me souviens avoir beaucoup fait rigoler deux vieilles dames à qui j'avais dit "salut les filles !" "Oh, vous savez que ça fait longtemps que ne nous a pas dit ça !"

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  4. Bon, je crois que j'ai loupé un truc en commentant l'autre jour... Je disais que j'aimais bien sa voix, plus vivante que C Jérôme...

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Vas-y pour tes bisous partageux sur le museau !