Partageux rencontre des personnes cabossées par notre société libérale, change leur identité et ne mentionne ni son nom, ni sa ville pour qu'on ne puisse les reconnaître. « Devant la servitude du travail à la chaîne ou la misère des bidonvilles, sans parler de la torture ou de la violence et des camps de concentration, le "c'est ainsi" que l'on peut prononcer avec Hegel devant les montagnes revêt la valeur d'une complicité criminelle. » (Pierre Bourdieu) La suite ici.

mardi 4 août 2015

Radio Partageux/6

Au XVIe siècle un jésuite arrive dans ce qui est aujourd’hui le Mozambique et le Zimbabwe. Comme il ne s’arrête pas à juger et condamner comme sauvage la musique qu’il entend, notre voyageur impénitent se contente de prendre force notes que les spécialistes lisent encore aujourd’hui tant elles fourmillent de détails intéressants. Alors qu’en Europe les rois ont un orchestre comptant tout au plus une trentaine de personnes, notre jésuite est estomaqué de découvrir une cour royale entretenant un orchestre de cent cinquante musiciens. 

La mbira décrite par notre jésuite reste encore aujourd’hui l’instrument de base de la musique du Zimbabwe. La mbira est ce petit instrument à lamelles — que l’on retrouve en Afrique sous divers noms selon les langues — que les européens nomment aussi « piano de pouce ».

Thomas Mapfumo est le créateur d’un genre musical où son jeu de guitare électrique est fortement influencé par la mbira. Son pays, alors nommé Rhodésie du Sud, est en lutte contre le colonisateur anglais. Mapfumo va baptiser son genre musical « chimurenga », qui signifie « combat » en shona, la langue parlée par les trois quarts des habitants du Zimbabwe. Les colons ne comprenaient pas les chansons en shona. Ils ont été virés. 
Au diable l’avarice je te mets une deuxième chanson de Thomas Mapfumo pour la radio de l'été des blogueurs. Le parlement grec vient de voter un texte de loi en anglais de neuf cent soixante dix pages dont les députés ont eu communication vingt-quatre heures avant le vote. Les hommes en blanc ne parlaient pas shona. Les hommes en noir ne parlent pas grec. D’aucuns sont péremptoires pour affirmer que l’histoire ne se répète pas. Eh bien, nous verrons, attendons la suite…

1 commentaire:

  1. Sympa ce petit voyage africain j’apprécie ton gros travail documentaire et musical estival

    RépondreSupprimer

Vas-y pour tes bisous partageux sur le museau !