Partageux rencontre des personnes cabossées par notre société libérale, change leur identité et ne mentionne ni son nom, ni sa ville pour qu'on ne puisse les reconnaître. « Devant la servitude du travail à la chaîne ou la misère des bidonvilles, sans parler de la torture ou de la violence et des camps de concentration, le "c'est ainsi" que l'on peut prononcer avec Hegel devant les montagnes revêt la valeur d'une complicité criminelle. » (Pierre Bourdieu) La suite ici.

jeudi 23 juillet 2015

Radio Partageux/2

C’est l’été. Les vacances ? Non. L’écœurement. Au loin un gouvernement grec à qui Yannis ne collera jamais assez de baffes. Dans la rue voisine la longue file des allocataires accablés par la chaleur devant la porte du Resto du cœur. Alors causer de musique pour ne pas vomir de dégoût.

Asmara est la capitale de l’Érythrée. C’est aussi le nom d’un petit café restaurant dans l’ancien quartier juif à deux pas de chez nous. Le chez nous d’une autre ville en d'autres années. Établissement fréquenté par la diaspora érythréenne. Nous sommes toujours les seuls blancs et ma douce la seule femme. On n’y voit que des hommes seuls qui viennent manger ou siroter une bière en causant avec des pays. La porte franchie et l’impression d’entrer soudain en Afrique de l’Est. 

Nous venons y manger de temps à autre. Les prix sont imbattables : à deux on s’en tire pour moins de dix euros. Pas d’assiettes. Pas de couverts. Quel que soit le nombre de convives autour de la table le patron sert un grand plateau d’injeras et le recharge jusqu’à ce que l’on crie grâce. L’injera est une crêpe traditionnelle à base de teff, une céréale cultivée dans la corne de l’Afrique. Faut imaginer une crêperie bretonne où le teff remplace le sarrasin et des préparations épicées remplacent les garnitures crêpières de nos contrées. Tu déchires un morceau de crêpe qui te sert à taper dans l’assortiment des garnitures. 

Les murs sont garnis d’affiches de musiciens, de chanteurteuses et de concerts où la guerre pour l'indépendance prend beaucoup de place. Le patron, soucieux d'élargir notre éducation musicale, diffuse en permanence de la musique érythréenne dans la veine de ce que je te propose aujourd’hui. 
Toujours en provenance d’Érythrée une chanson de 1970 pour ma deuxième contribution estivale à la radio des blogueurs. Seyfu Yohannes, son auteur, est mort à 26 ans après avoir enregistré seulement six chansons. On se dit que c'est vraiment triste quand on écoute cet étrange bijou.

2 commentaires:

  1. Tu m'as fait saliver... Joli morceau assez mélancolique.

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  2. belle terre de jazz que l’Éthiopie belle sélection que j'apprécie beaucoup

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Vas-y pour tes bisous partageux sur le museau !