Partageux rencontre des personnes cabossées par notre société libérale, change leur identité et ne mentionne ni son nom, ni sa ville pour qu'on ne puisse les reconnaître. « Devant la servitude du travail à la chaîne ou la misère des bidonvilles, sans parler de la torture ou de la violence et des camps de concentration, le "c'est ainsi" que l'on peut prononcer avec Hegel devant les montagnes revêt la valeur d'une complicité criminelle. » (Pierre Bourdieu) La suite ici.

mercredi 17 juin 2015

Je lutte donc je suis




L’ami Yannis Youlountas prépare un nouveau film dont on verra icitte un premier extrait (deux minutes) et une bande-annonce version club remix (dix minutes). 

« À la différence de « Ne vivons plus comme des esclaves », [son premier film sur la Grèce] nous vous emmènerons aussi dans les campagnes et les îles, ainsi que dans l'éducation alternative et d'autres formes d'apprentissage de la lutte et de la solidarité. Vous traverserez aussi des ZAD en Grèce et en Espagne, d'Athènes en Crète et de Barcelone en Andalousie, et aurez des nouvelles du dispensaire médical d'Exarcheia (que le film précédent a soutenu). » 

Besoin d’alimenter la pompe à phynances ! « Au dernier bilan, nous sommes encore à moins de 50% de l'objectif nécessaire pour le film Je lutte donc je suis. Merci de faire circuler l'info pour nous aider à sortir ce film important dans les temps avec tous les moyens nécessaires. Ce film est aussi le vôtre. Il sera mis en ligne gratuitement dès sa sortie. » 

« Ne vivons plus comme des esclaves » s’est révélé être un superbe film, plein de trouvailles cinématographiques, qui te donne une pêche d’enfer. Il est disponible en accès gratuit. Refaisons le coup. Chaque don même modeste est important. 

Yannis nous envoie aussi des nouvelles fraîches.

« Le compte à rebours a commencé en Grèce. Ceux qui sont inquiets ont trop espéré. Ceux qui croient que la messe est dite vont trop vite en besogne. Libérons-nous de l'espoir et de l'inquiétude. Agissons, chacun à notre façon, sans faiblir, malgré les sirènes du spectacle qui vont et qui viennent. Sans céder au divertissement des victoires ni à la diversion des défaites. Agissons sans passer notre temps à compter. Agissons sans relâche parce que le temps nous est compté.

Oui, le compte à rebours a commencé en Grèce. La sortie de la zone euro interviendra tôt ou tard. C'est désormais certain. Ou dirons-nous, par principe de précaution : plus que probable (dans un prochain mail, je vous préciserai l'ensemble des nombreux indicateurs et références). Les épreuves et même les défaites valent mieux que l'immobilisme et les pièges mortifères de la résignation. Rester assis, c'est se mettre à genoux.

Il y a quelques semaines, à ce sujet, Tsipras avait cité Brecht : « Nos défaites, voyez-vous, ne prouvent rien, sinon que nous sommes trop peu nombreux à lutter contre l'infamie, et nous attendons de ceux qui nous regardent sans rien faire qu'ils éprouvent au moins quelque honte. (...) Celui qui combat peut perdre mais celui qui ne combat pas a déjà perdu. »

Je ne partage pas tous les points de vue d'Alexis Tsipras. Mais je préfère cent fois cet homme à ses prédécesseurs ainsi qu'à ses adversaires de l'Eurogroupe. C'est exactement pour ça qu'une grande majorité de la population fait actuellement front en Grèce par-delà nos différences. Parce que l'heure est grave. Parce que la situation humanitaire est catastrophique. Parce que les caisses sont vides. Parce que l'heure est venue de dire « ça suffit ! » La seule question qui subsiste, c'est : quand sortirons-nous, meurtris, affamés, mais debout ? A la fin du mois [juin] ou en octobre ? Ce sera probablement l'un ou l’autre. » 
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Claude Nougaro chante Paris mai

9 commentaires:

  1. Je partage totalement. Même si la sortie est forcée en raison de l'intransigeance de la Troïka, ce ne sera pas une défaite absolue. Elle pourrait permettre à la Grèce de redevenir indépendante et au gouvernement Tsipras d'appliquer son programme progressiste.

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  2. Au contraire, comme toute sortie de l'union européenne, c'est une victoire !

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  3. à Des pas perdus et Bab

    Hé les gars je crois que vous êtes entièrement d'accord ! La défaite, c'est cette impossibilité de discuter avec l'institution européenne... La sortie de l'euro et de l'Europe, c'est la libération et la possibilité pour le gouvernement grec d'appliquer le programme politique de Syriza.

    Mais n'oublions pas que Yannis a besoin de sous, d'euros, de drachmes ou de nouveaux francs pour boucler son nouveau film. ;o)

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  4. Bien entendu, ce n'est pas l'Europe qui lui en donnera : quand il y a des fonds débloqués, ils partent directement chez les pseudo-créanciers de la Grèce. En revanche, la Russie est prête à des arrangements entre nations de bonne compagnie.

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    1. Quand la Grèce demande bien humblement quelques milliards d'euros "pour manger et rester propre", ces messieurs de l'Europe détournent la tête pour ne pas voir la misère. Quitte à enjamber les cadavres dans la rue. Quand je songe qu'ils demandent encore une baisse des retraites déjà faméliques...

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  5. J'ai regardé l'extrait. J'aime beaucoup cette manière de filmer. Pour le reste, comme mes camarades.

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  6. Sirysa et Podemos sont l'espoir des peuples , les libéraux leur noirceur et leur défaite : https://www.youtube.com/watch?v=_GjPCzTibFw

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  7. une des conneries du FdG est d'avoir toujours été pour rester dans cette Europe… "désobéir" qu'ils disaient … on voit ce que ça donne.

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    1. Tu abordes là un énorme problème. Je ne connais pas un seul parti digne de ce nom qui dise ouvertement que l'Europe est un ennemi, le pire, de la classe laborieuse. Pour rigoler faut causer par exemple avec des gens du NPA : exactement la même farine que le FdG dès qu'on aborde cette question de fond. Le capitalisme a su faire un tabou, un interdit, de la remise en cause cette putain d'Europe. Comme si elle était l'expression de l'internationalisme prolétarien ! Pour rigoler faut causer de protectionnisme : même des bien rouges se mettent à voir rouge. Comme si acheter des chemises à un euro au Vietnam allait aider les Vietnamiens !

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Vas-y pour tes bisous partageux sur le museau !