Partageux rencontre des personnes cabossées par notre société libérale, change leur identité et ne mentionne ni son nom, ni sa ville pour qu'on ne puisse les reconnaître. « Devant la servitude du travail à la chaîne ou la misère des bidonvilles, sans parler de la torture ou de la violence et des camps de concentration, le "c'est ainsi" que l'on peut prononcer avec Hegel devant les montagnes revêt la valeur d'une complicité criminelle. » (Pierre Bourdieu) La suite ici.

samedi 7 mars 2015

Milices et pouvoir autoritaire à Sivens

Hollande et Valls ont décidé d’une nouvelle voie. On le craignait très fortement. Rémi Fraisse ne sera hélas ! que le premier des morts que nous aurons à pleurer. « À Sivens, Hollande se sert des milices d’extrême-droite. Comme en Grèce l’avait fait Samaras. » C’est l’ami Yannis Youlountas, franco-grec, qui fait cette relation entre les deux pays. De juin 2012 à janvier 2015, le premier ministre grec Antonis Samaras avait régulièrement utilisé une méthode déjà connue auparavant, mais devenue avec lui un principe de gouvernement durant trente mois. Elle consistait essentiellement à se servir des milices d’extrême-droite comme de forces supplétives de police pour :

— fabriquer le chaos ;
— organiser des destructions illégales ;
— répandre la violence et la peur dans les zones alternatives ;
— couper ces zones de leurs soutiens et sympathisants ;
— distiller la confusion dans les mass-médias.

Puis, il ne lui restait plus qu’à se présenter, dans l’opinion publique, comme le seul rempart contre ce chaos et à justifier la destruction finale par étapes de tout ce qui pouvait le déranger.


Pendant des jours les agressions se sont multipliées autour de Sivens. Reporterre, sur place en permanence, en tient le journal détaillé. En deux heures, après la tombée de la nuit, plusieurs agressions se produisent. Une jeune fille est interpellée par une patrouille d’agriculteurs en voiture et découvre en fuyant que ses agresseurs discutent paisiblement avec les gendarmes. Plus loin, un autre zadiste, tentant de venir voir le cortège depuis l’intérieur de la zone, est pris à partie et cogné par plus d’une vingtaine d’agriculteurs. Les gendarmes le sauvent d’agressions plus graves et l’évacuent de la zone. On apprend qu’à Saint-Jérôme, hameau où le cortège avait fait une halte en quittant la zone, certains se sont fait attaquer, deux voitures étant prises d’assaut. Un des occupants témoigne avoir reçu un coup de barre à mine dans le bras. Et la liste semble encore longue des faits et gestes incontrôlables des milices pro-barrage.

Hervé Kempf, journaliste à Reporterre, n’y va pas par quatre chemins et il est fort à craindre qu’il n’ait raison.


La tactique de MM. Valls et Hollande est délibérée. Elle ouvre la porte à la répétition de ce type d’actes : des groupes sociaux savent maintenant que, pourvu qu’ils ciblent l’écologie et les jeunes alternatifs tout en glorifiant la police, ils ont le champ libre. Elle s’appuie sur les sentiments d’extrême-droite qui montent dans ce pays. Et suscitera en retour des réactions de même nature, impliquant une répression encore plus stricte.

Je ne sais la qualifier autrement que de pré-fasciste : utlisant les méthodes mêmes du fascisme (des milices supplétives d’un État autoritaire) et stimulant la xénophobie et la haine des alternatives. L’essentiel est que rien ne soit mis en cause de l’ordre capitaliste : c’est ce que révèle l’analyse du journal des affaires Les Echos : « Sivens (…) a été choisi par Manuel Valls pour faire valoir (…) la fermeté de son gouvernement face à toutes les résistances au changement ». […]


« D’aucuns persistent encore à croire que le gouvernement de MM. Hollande et Valls est « de gauche ». Il ne l’est pas. C’est pire : il ouvre, à peine dissimulé, la voie au fascisme. » 
———

Nos concitoyens, photo Greek CrisisLe pouvoir aux roux, Jules & Jo. Prends le temps de regarder cette vidéo in extenso. Elle en vaut la peine même si tu n'es guère amateur de chanson.

3 commentaires:

  1. "Vas-y pour tes bisous partageux sur le museau !"

    faudrait voir à pas trop déconner quand même

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  2. Même pas surpris... C'est comme les manifs qui dégénèrent bizarrement pour mieux réprimer. Et Valls qui fait son tour de France contre le FN.
    Plus le système devient injuste, plus il devient autoritaire.

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  3. Malheureusement, je crains fort que ce billet ne soit dans le vrai.
    Il faut se souvenir de Jules Moch, ministre de l'intérieur socialiste socialiste qui n'a pas hésiter à faire tirer sur les mineurs en grève .
    Il ne faut jamais oublier d'où venait François Mitterrrand et encore moins qu'en 1940, la majorité des députés socialistes ont voté les pleins pouvoirs à Pétain.

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Vas-y pour tes bisous partageux sur le museau !