Partageux rencontre des personnes cabossées par notre société libérale, change leur identité et ne mentionne ni son nom, ni sa ville pour qu'on ne puisse les reconnaître. « Devant la servitude du travail à la chaîne ou la misère des bidonvilles, sans parler de la torture ou de la violence et des camps de concentration, le "c'est ainsi" que l'on peut prononcer avec Hegel devant les montagnes revêt la valeur d'une complicité criminelle. » (Pierre Bourdieu) La suite ici.

lundi 5 janvier 2015

La dernière de Carcenac avec Hollande et Jaurès

Thierry Carcenac passe à Carmaux devant la statue de Jean Jaurès. Derrière la vitre fumée il a l’impression que la statue s’adresse à lui. Demande à son chauffeur de ralentir. La statue semble lui parler. Demande au chauffeur de repasser. Ouvre la vitre. L’impression persiste. Troublé, il descend de voiture et s'approche de la statue. Qui lui parle. 

— Thierry, je suis fatigué. Pourquoi m’a-t-on statufié debout alors que tous les généraux — ces ganaches ! — sont bien confortablement assis sur un cheval ? Fais quelque chose, ça fait trop longuement que je suis debout. Et après ça, prends ta retraite, ça t’évitera de continuer les bêtises… 

Carcenac prend l’avion derechef, file à l’Élysée avec les motards à gyrophare devant, entre en trombe dans le bureau de Hollande avec aux trousses une demi-douzaine d’huissiers hurlant que le Président en conférence ne peut pas être dérangé, interrompt la sieste présidentielle et rapporte à François dit le Mou la conversation qu’il vient d’avoir avec la statue de Jaurès. François Hollande se visse furieusement l’index sur la tempe, suggère à Carcenac de prendre du repos, de profiter de la neige, d’aller aux sports d’hiver. 

Mais devant l’obstination butée de Carcenac, il finit par accepter l’idée d’aller avec lui à Carmaux. On a déjà eu tellement de départs de socialistes aux poches trop pleines, évitons d'ébruiter que d’autres sont devenus complètement fous. Après son idée débile de barrage de Sivens puis ses propos délicats suite à la mort de Rémi Fraisse, tu imagines les gros titres des journaux si la presse apprend que le président du Conseil général du Tarn vient en avion à Paris pour me dire que la statue de Jaurès lui parle ! Autant que je me charge de le convaincre moi-même qu’il a des bouffées délirantes et qu’il doit passer la main. Ça me permettrait d’arrêter cette idiotie de Sivens en douceur et ce serait un bon point — hin hin hin — pour que je sois le candidat des écolos en 2017. De toute façon y’a pas grand-chose à faire à l’Élysée maintenant que la corvée des vœux est expédiée. Valls trouvera bien quelque chose pour distraire les journalistes cette semaine.

François Hollande et Thierry Carcenac prennent l’avion puis une voiture banalisée de la préfecture les conduit discrètement à Carmaux. Dès qu’ils en descendent, ils entendent tonner la voix de Jean Jaurès en furie.

— Thierry, bougre d’imbécile ! Tu es encore plus sot que je ne le pensais ! Je t’ai demandé un cheval et tu m’apportes un âne !
———

Les gueux, les chiens, les soiffards / Z'ont tous accompli les pires forfaits. Le Cirque des mirages dans Le ticket

6 commentaires:

  1. Oui, mais elle est vieille ... :-)

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    1. Créer, c'est recycler... Je me souviens avoir trouvé dans un almanach de 1930 un trait d'humour qui venait d'avoir un gros succès à propos de... Giscard alors président. Et puis il y a aussi une internationale de la blague. On retrouve, adaptée au pays et au personnage, la même blague aux USA, en Russie ou en Chine. Les blagues arméniennes (absurdes) sont très prisées en Grande-Bretagne sans que l'on en connaisse l'origine.

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  2. Et c'est tellement vrai !
    Bonne année à toi camarade !

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Vas-y pour tes bisous partageux sur le museau !