Partageux rencontre des personnes cabossées par notre société libérale, change leur identité et ne mentionne ni son nom, ni sa ville pour qu'on ne puisse les reconnaître. « Devant la servitude du travail à la chaîne ou la misère des bidonvilles, sans parler de la torture ou de la violence et des camps de concentration, le "c'est ainsi" que l'on peut prononcer avec Hegel devant les montagnes revêt la valeur d'une complicité criminelle. » (Pierre Bourdieu) La suite ici.

jeudi 13 mars 2014

Les mystères de la gauche 1/

La gôche bourgeoise parisiano-branchouille fait souvent dire à Jean-Claude Michéa exactement le contraire de ce qu'il a écrit. Elle le déteste tellement qu'elle m'a donné l'envie de me plonger dans ses écrits. Eh bien la gauche bourgeoise m'a offert une excellente lecture fort recommandable

Michéa est un auteur qui se lit le crayon à la main, un auteur qui utilise de très nombreuses références — historiques, sociologiques, philosophiques — bien peu lues. Sûrement trop difficile pour nos zélites de gôche qui veulent tant éduquer un peuple bovin alors qu'elles ne comptent depuis trente ans que des échecs lamentables à leur tableau de chasse.

Michéa fait des phrases kilométriques, ouvre des parenthèses et des tirets dans une même phrase et est moins facile à lire que Libération. Je vais pourtant t'en servir deux-trois extraits pour te donner l'envie de sortir du ronronnement des idées qui a tué jusqu'à la notion de transformation sociale. On commence par la propre présentation de Michéa de son essai Les mystères de la gauche aux éditions Climats.

« Que peut bien signifier aujourd'hui le vieux clivage droite-gauche tel qu'il fonctionne depuis l'affaire Deyfus ? Il me semble que c'est avant tout le refus de remettre cette question en chantier — et de tirer ainsi les leçons de l'histoire de notre temps — qui explique en grande partie l'impasse dramatique dans laquelle se trouvent à présent tous ceux qui se reconnaissent encore dans le projet d'une société à la fois libre, égalitaire et conviviale. 

« Dans la mesure, en effet, où la possibilité de rassembler le peuple autour d'un programme de sortie progressive du capitalisme dépend, par définition, de l'existence préalable d'un nouveau langage commun — susceptible, à ce titre, d'être compris et accepté par tous les « gens ordinaires » —, cette question revêt forcément une importante décisive. 

« Je vais donc essayer d'expliquer pour quelles raisons j'en suis venu à estimer que le nom de gauche — autrefois si glorieux — ne me paraît plus vraiment en mesure, aujourd'hui, de jouer ce rôle fédérateur ni, par conséquent, de traduire efficacement l'indignation et la colère grandissantes des classes populaires devant le nouveau monde crépusculaire que les élites libérales ont décidé de mettre en place. »

———
« L'estaca », en français « Le pieu », une chanson de Luis Llach dans sa traduction interprétation de Marc Robine. 


6 commentaires:

  1. Aïe ! C'était court ! J'attends la suite avec patience.

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  2. oula malheureux ! Tu vas te prendre des scuds d'une partie de la #Vrauche là ! ;-)) (je blague). J'ai lu son dernier bouquin. effectivement, fort enrichissant... même si pas mal de désaccord.

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  3. Je ne connais pas l auteur me pencher dessus pourquoi pas . Moi ce qui me gene dans la gauche actuelle en particulier le front de gauche c est qu on retrouve notamment dans leur discours maintenant le terme social democrate..ont il oublie que hollande s en reclame? Et peut t on raisonnablement creer un mouvement revolutionnaire avec un tel vocabulaire.ecosocialiste je veux bien mais quand je vois accoler a leur texte social democrate ca me fait plus penser a la politique de barack obama qu a celle du che..la est une de mes reflexions personnelles qui ne m incite vraiment pas a voter front de gauche aux prochaines elections et il est aurait tant a dire sur cette gauche qui n en n est plus vraiment une a mon gout surtout quand on evite les gros mots du genre socialisation des moyens de production
    Cordialement philippe

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    1. Michéa abandonne complètement ce type de discussion et se place dans une toute autre perspective en prenant simplement du recul. Il remet en question des croyances bien enracinées depuis des décennies. Il propose même d'abandonner le mot "gauche" comme bien d'autres mots fétiches (vidés de leur sens comme tu le soulignes encore une fois aujourd'hui) beaucoup utilisés par la gauche.

      L'un des nombreux points qui hérissent cette gôche de salon (dont tu te méfies presque autant que moi) c'est que Michéa recommande à la bourgeoisie de gauche de laisser aux mains des « gens ordinaires » la direction d'un mouvement de transformation sociale (révolutionnaire ou pas). Et ça, même chez des trotskistes par exemple, ça passe pas trop bien… Les « gens ordinaires » ne sont pas compétents, c'est bien connu.

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    2. Les gens ordinaires je ne suis pas contre; il y a un cote effectivement donneur de lecon qui m enerve du genre professionnels de la politique qui en plus ne ce sont pas illustres par leur sagesse au moment de la gauche plurielle. Maintenant pour ce qui est de la socialisation des moyens de production je pense qu elle pourrait devenir une evidence pour bien des gens ordinaires si tout simplement on expliquer ce que cela peut vouloir dire en tout cas cela je ne l ai jamais vu expose dans un front de gauche. L absence totale de volonte de ce mouvemnent de vouloir monter de vrais fronts de gauche en est la preuve a mon avis. Cordialement philippe

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  4. Pour ce qui est des trotskystes je trouve quand même qu'ils ont bon dos, certes il y en a plus d'un qui a retourné sa veste et a fini souvent au parti socialiste mais il n'en demeure pas moins que les premiers responsables de cette gauche bourgeoise n'en demeure par moins les héritiers de feu la gauche plurielle ou de l'ancienne union de la gauche.
    Qui retrouve t'on par exemple aujourd'hui au front de gauche? Tres souvent des anciens de la gauche plurielle qui en leur temps quand ils étaient au ps ou au pc disaient que la précarité était un superbe horizon pour la jeunesse : emplois jeune CES et j'en passe et aujourd'hui ils tentent de retrouver une santé en adhérant au PG.
    Je peux d'autant plus le dire qu'a la fin des années 90 j'etais à la JC et que c'est justement ce qui m'a fait rendre ma carte tellement j'etais outré en tant que chômeur d'entendre de telles balivernes.
    Après cela il m est difficile pour moi meme 20 ans passés de voir ces mêmes donneurs de leçon me dire que je devrais voter front de gauche, surtout qu'a une époque ils ont trahi toute une génération toute une jeunesse la mienne et qu'en plus pour certains ils ont meme encouragé la precarité avec des associations a 2 balles , souvent utilisées comme gros pretexte pour precariser encore un peu ma génération.
    Désolé de le dire même si cet écrit peut paraitre amère, J'ai pour ma part la rancune tenace et je préfère très honnêtement encore des trotskytes a ces gens la cher hubert vois tu :-) , eux au moins ne ce sont pas fourvoyés avec la gauche plurielle gouvernement qui a le plus privatisé.
    En plus quand je vois sur leur site qu'ils parlent de gauche unitaire et plurielle j'ai presque l'impression qu'ils nous préparent à nouveau un mauvais remake de l'ancienne gauche plurielle ce qui pour moi est encore plus intolérable , mais çà c'est clair que c'est difficile a comprendre peut etre pour qui n'a pas eu affaire a leur double discours ou alors je suis peut etre trop aigri pour leur donner des excuses :-)....
    Cordialement Philippe

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