Partageux rencontre des personnes cabossées par notre société libérale, change leur identité et ne mentionne ni son nom, ni sa ville pour qu'on ne puisse les reconnaître. « Devant la servitude du travail à la chaîne ou la misère des bidonvilles, sans parler de la torture ou de la violence et des camps de concentration, le "c'est ainsi" que l'on peut prononcer avec Hegel devant les montagnes revêt la valeur d'une complicité criminelle. » (Pierre Bourdieu) La suite ici.

samedi 23 mars 2013

Passer à l'action

Congrès du PG à Bordeaux. On ne va pas passer la brosse à reluire, une conformation personnelle du poignet nous l'interdit. Et puis ça ne sert à rien d'autre que faire plaisir et on n'est pas là pour ça. On va relever gentiment des points qui coincent un peu histoire de faire avancer la réflexion. Exactement comme les interventions de la salle qui ne passent pas la moindre pétouille dans la rédaction de la plateforme de synthèse du congrès. Même si l'exercice de la rédaction à chaud n'est pas trop dans mes habitudes et que je ne m'y sens guère à l'aise.

La prochaine étape est maintenant de "prendre le pouvoir" nous dit François Delapierre après avoir faire la liste des points positifs enregistrés depuis la création du PG. Pourtant Notre-Dame des Landes est l'une de ces très nombreuses questions pratiques qui devraient interroger la gauche. Tout de suite et pas lorsqu'elle sera enfin au pouvoir.

La gauche de naguère n'a pas attendu d'être au pouvoir pour créer mutuelles, coopératives, Scop, associations culturelles, associations d'entraide, associations sportives, colonies de vacances, auberges de jeunesse, écoles et patronages, entreprises et mille autres organisations ou mille initiatives pour répondre à des besoins qui se faisaient sentir. Tout de suite. Sans attendre d'avoir pris le pouvoir la gauche a ainsi influencé profondément la société.

Aujourd'hui la gauche se contente trop souvent d'être dans la parole. Alors que bien des besoins nécessitent de passer à l'action dès maintenant et de ne pas se contenter de la parole. À Notre-Dame des Landes certains sont dans l'action et reprochent à la gauche, parfois vertement, qu'elle se contente trop facilement du verbe ou des élections. À Notre-Dame des Landes certains ont déjà démontré que l'action freine les grands projets inutiles et que l'action est créatrice immédiatement (au moins de petits bouts) de  la société que nous voulons.

Il y a mille et mille possibilités d'actions concrètes à conduire dès aujourd'hui. Améliorer la vie quotidienne des plus pauvres, améliorer la sale gueule de nos rues, créer de nouvelles associations ou coopératives pour ceci ou cela, créer des jardins — collectifs, familiaux, partagés ou comme on voudra — qui permettent de sortir de la consommation, qui permettent de renouer des liens avec les voisins, on ne manque pas de pistes à explorer. Tout de suite. Sans attendre les prochaines élections.

Si la gauche se contente de la parole, ne passe pas à l'action pratique, voire dénigre les ceusses qui retroussent leurs manches pour passer à l'action,  les urnes ne lui donneront pas le pouvoir. La gauche est arrivée au pouvoir ici et là justement grâce à son action concrète immédiate. La gauche ne devrait pas oublier cette leçon de son propre passé et cette leçon de ses actuels parents latino-américains.

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