Partageux rencontre des personnes cabossées par notre société libérale, change leur identité et ne mentionne ni son nom, ni sa ville pour qu'on ne puisse les reconnaître. « Devant la servitude du travail à la chaîne ou la misère des bidonvilles, sans parler de la torture ou de la violence et des camps de concentration, le "c'est ainsi" que l'on peut prononcer avec Hegel devant les montagnes revêt la valeur d'une complicité criminelle. » (Pierre Bourdieu) La suite ici.

jeudi 3 mai 2012

Dégage !


Mai 2012. Un vieil homme est assis sur un banc en face de la grille du Coq du Palais de l'Élysée. 

Au bout d'une heure il se lève, s'approche du garde républicain : « Bonjour monsieur, j'aimerais visiter l'Élysée et rencontrer le Président Nicolas Sarkozy. » Le planton répond : « Monsieur Sarkozy n'est plus président et il n'habite plus ici ». Le vieil homme s'en va sans dire un mot. 

Le lendemain le même vieil homme est de nouveau assis sur son banc. Au bout d'une heure il se lève et accoste le garde républicain : « Je veux visiter l'Élysée et rencontrer le Président Nicolas Sarkozy. » Le garde lui répond : « Monsieur Sarkozy n'est plus président et il n'habite plus ici. » Le vieil homme s'en va sans dire un mot. 

Le troisième jour, le vieux monsieur est assis sur le même banc et fixe trèèèèèèèèès longtemps l'Élysée. Il se lève enfin, va voir le policier et lui demande encore : « J'aimerais visiter l'Élysée et rencontrer le Président Nicolas Sarkozy. » Le pauvre policier, un peu embêté, s'essaie à la diplomatie. « Monsieur, voilà trois jours que vous me demandez de rencontrer Monsieur Sarkozy. Voilà trois jours que je vous dis que Monsieur Sarkozy n'est plus président et qu'il n'habite plus ici. Vous oubliez ce que je vous dis ? Vous ne comprenez pas ?  » 

« Mais si, dit le vieux, je le sais très bien. C'est juste que ça fait tellement plaisir de se l'entendre dire jour après jour. On ne s'en lasse pas. » Alors le garde républicain se met au garde-à-vous, le salue et lui dit : « Et ça fait tellement plaisir de le redire chaque jour. À demain, Monsieur. »



2 commentaires:

  1. Je croise les doigts et ferai ce qu'il faut dimanche pour que ces deux hommes aient raison ...

    RépondreSupprimer
  2. Mieux vaut tard que jamais certes, mais je découvre Dominique Grange...
    Merci pour cela aussi.

    RépondreSupprimer

Vas-y pour tes bisous partageux sur le museau !