«
Les récentes tueries l’ont rappelé de manière brutale à qui
l’ignorait, refusait de le voir ou l’avait oublié : la France
est en guerre, la guerre fait des morts, et les morts ne se comptent
pas toujours chez l’adversaire. […]
Paul
Valéry disait que « la guerre est un massacre de
gens qui ne se connaissent pas, au profit de gens qui se connaissent
mais ne se massacrent pas ».
Il
avait raison. Ce sont toujours les mêmes qui trinquent.
Et
si on veut que tout ça s’arrête, il va falloir, une fois le choc
passé, tout faire pour mettre un terme à cette fuite en avant vers
la barbarie généralisée.
Il
n’est pas trop tard. Il est encore temps de passer à autre chose.
Radicalement.
En
refusant l’injonction « avec nous, ou avec les terroristes ».
En
refusant les appels à l’unité avec les bourreaux et les fauteurs
de guerres qui construisent chaque jour un monde plus barbare.
En
refusant leur monde fondé sur l’exploitation, le vol, la violence,
l’injustice, les inégalités, la mise en concurrence de ceux qui
devraient s’unir.
Se
battre pour un autre monde, qui est non seulement possible, mais plus
que jamais nécessaire.
Garder
le cap et ne rien concéder sous la pression de l’émotion ou de la
sidération. »
C’est
une citation d’un long texte de Julien Salingue qui mérite ta lecture attentive. Comme en janvier, après le massacre de Charlie Hebdo et de
l’HyperCasher, Julien Salingue parle de la guerre menée par nos
gouvernements dans les pays où l’on soutire pétrole et uranium.
Pour
ma part j’avais mis l’accent sur le désastre social en France au
travers de la vie des frères Kouachi. Rien à y ajouter. J’aurais préféré
m'être trompé dans ma conclusion du 20 janvier :
«
Nous vivons une catastrophe sociale. Globale. […] Distrayons le
peuple avec la laïcité, le rejet des autres et le choc des
civilisations. Ça permet de mettre sous le tapis des bricoles comme la lutte des classes et le capitalisme. En attendant le prochain drame. »
———
Stabat
Mater est un poème en latin d’un moine italien du XIIIe siècle.
La douleur d’une mère devant son fils mort. Musique de Arvo Pärt,
compositeur estonien né en 1935.
comme disait anatole france a peu de choses pret."on croit mourir pour la patrie et on meurt pour des industriels".ce qui est triste dans tout ca c est qu a force de guerres a l etranger et de guerre sociale aux pauvres on va sans doute bientot voir poindre une guerre civile en france..cela sent de plus en plus mauvais et c est vraiment inquietant.
RépondreSupprimeroui on avait déjà beaucoup échangé en janvier. depuis je suis sur Facebook et y ai lu l'excellent texte de Julien Salingue. je constate avoir eu nettement moins de SMS pour des appels à manifester qu'en janvier , beaucoup de drapeaux français mis sur les visages, ce que je n'ai pas fait , j'ai choisi le drapeau arc en ciel plutôt pour que cessent LEURS guerres . Comme a si bien écrit Julien Salingue : Vos guerres, nos morts, no more. Ce qui n'est pas rassurant , ce sont nos Bush français au pouvoir. j’espère qu'il y aura des appels à manifester de quelques façons que ce soit pour que cessent ces guerres extérieures. j'ai coupé radio et télé et m'informe sur le net. la seule intervention politicienne qui m'a plu est celle de D de Villepin (même s'il est de droite)
RépondreSupprimerBonjour Carole,
Supprimer"Que cessent ces guerres extérieures." Oh que je suis d'accord ! Et ces drapeaux tricolores disent que nombreux sont les va-t-en-guerre. Je souhaite bien du plaisir à ceux qui croient parvenir à battre militairement des groupuscules éparpillés... On dirait que la leçon afghane n'a pas encore été comprise.
Et puis il y a aussi la lourde menace de la guerre intérieure. La guerre civile. On a déjà lu beaucoup de propos glaçants. Comme si les Français de religion musulmane ou les gens qui ont la peau bronzée étaient nos ennemis. Comme si porter un foulard ou une djellaba était une menace à l'égal d'une arme, bombe ou grenade.
Au sujet d'Anatole France Je suis en train de lire "L'île des pingouins" écrit par Anatole France en 1908, incroyable comme c’est toujours d'actualité un siècle plus tard. Extrait :
RépondreSupprimerLe nouvel État reçut le nom de chose publique ou république. Ses partisans étaient appelés républicanistes ou républicains. On les nommait aussi chosards et parfois fripouilles ; mais ce dernier terme était pris en mauvaise part.
La démocratie pingouine ne se gouvernait point par elle-même ; elle obéissait à une oligarchie financière qui faisait l’opinion par les journaux, et tenait dans sa main les députés, les ministres et le président. Elle ordonnait souverainement des finances de la république et dirigeait la politique extérieure du pays.
Les empires et les royaumes entretenaient alors des armées et des flottes énormes ; obligée, pour sa sûreté, de faire comme eux, la Pingouinie succombait sous le poids des armements. Tout le monde déplorait ou feignait de déplorer une si dure nécessité ; cependant les riches, les gens de négoce et d’affaires s’y soumettaient de bon cœur par patriotisme et par ce qu’ils comptaient sur les soldats et les marins pour défendre leurs biens et acquérir au dehors des marchés et des territoires ; les grands industriels poussaient à la fabrication des canons et des navires par zèle pour la défense nationale et afin d’obtenir des commandes. Parmi les citoyens de condition moyenne et de professions libérales, les uns se résignaient sans plainte à cet état de choses, estimant qu’il durerait toujours ; les autres en attendaient impatiemment la fin et pensaient amener les puissances au désarmement simultané.
normalement... ce vendredi sur Lille il y a dans le cadre de citephilo, des conférences dont une avec Gorges Corm avec sa "lecture profane des conflits". ça devrait être trés intéressant au vu du contexte. il est possible de l'écouter ou réécouter dans les reportages de là bas si j'y suis.
RépondreSupprimerhttp://la-bas.org/les-emissions-258/les-emissions/2012-13/decembre-525/pour-une-lecture-profane-des-conflits-1
Carole,
SupprimerGrand merci pour tes infos. Aujourd'hui nos gouvernants mettraient Anatole France sous les verrous. Je n'exagère même pas : regardons ce qui est arrivé à la bande épicière de Tarnac.
disons qu'Anatole France ne serait pas édité dans les journaux des milliardaires, dans les télés des milliardaires ......... il aurait peu être un blog comme certains ont ;o)))
SupprimerBien d'accord, lire Georges Corm aussi qui apporte un éclairage bien différents des experts officiels.
RépondreSupprimer"Je reviens toujours un jour". Est-elle jamais partie ? https://www.youtube.com/watch?v=vQqzA4lKztQ
RépondreSupprimermerci pour la chanson!
Supprimerje ne suis pas toujours d'accord avec tout ce que vous écrivez, mais là, dans l'ensemble c'est concis et c'est pas mal ficelé.
RépondreSupprimerStan